Qui a peur de l’I.A. ?

Qui a peur de l’I.A. ?

L’intelligence artificielle (IA) imite l’intelligence humaine. Comment est-ce possible ?
L’informatique est devenue tellement puissante qu’elle peut stocker une somme colossale d’informations avec des systèmes de gestion très performants et des algorithmes si puissants qu’ils peuvent mettre en forme ces informations comme le ferait un être humain et même mieux sur le plan quantitatif, car un être humain ne pourrait pas absorber toutes ces informations ni les restituer ou les analyser de façon quasi instantanée
La puissance de calcul et la réactivité de l’IA sont déjà exceptionnelles et cela ne fait que commencer. Ses performances vont progresser de façon exponentielle.

Quelles conséquences pour ces nouveaux progrès de l’IA ?

Si l’IA a déjà de nombreuses applications pratiques dans l’industrie, la banque ou la médecine, elle va bientôt supplanter l’homme dans de nombreuses tâches. Beaucoup de métiers seront concernés et entre autres les caissiers ou caissières de supermarché, les agents de centres d’appel, les employés de banque, les traducteurs, les journalistes, les analystes financiers, les avocats, les comptables, les formateurs… La liste n’est pas exhaustive. Beaucoup de professionnels s’inquiètent pour leur travail, mais si on fait l’historique de certaines révolutions industrielles, on s’aperçoit qu’elles ont toutes suscité des réactions très vives, voire violentes.

L’homme face aux inventions

Lors de l’invention de l’imprimerie en 1450, on craint que cela enlèverait du travail aux moines copistes, mais aussi que livre imprimé n’égalerait jamais la qualité des livres copiés à la main et aussi que le parchemin pouvait durer mille ans alors que le papier e
était plus fragile et qu’il se dégradera plus rapidement. Un siècle plus tard, un Suisse déclare qu’il y a trop de livres oubliés et que cela crée de la confusion pour le cerveau.
La vaccination a eu ses opposants au 18ᵉ siècle et 300 ans plus tard, il y en a toujours.
Au début du 19ᵉ siècle, les premiers trains à vapeur suscitaient des peurs incontrôlées. On pensait que la traversée des tunnels pouvait provoquer un choc irréversible et même l’asphyxie des passagers. Aujourd’hui, un train japonais dépasse les 400 km/h…
La création de la photographie inquiète les peintres portraitistes qui y voient une concurrence négative en niant à la photo son caractère artistique, car il reproduit trop précisément la réalité
En 1900, l’invention du téléphone déclenche une véritable hystérie : il pourrait rendre sourd et le courant électrique qui l’alimente pourrait électrocuter les utilisateurs, ce serait même l’instrument du diable !
Bien sûr, l’apparition du train et des voitures a condamné l’utilisation du cheval comme moyen de transport et entrainé la suppression des nombreux emplois qui y étaient attachés.
La crainte de perdre son emploi est souvent l’une des causes du refus de l’évolution technologique, mais ce n’est pas la seule et elle est souvent amplifiée par les hommes qui sont souvent rétifs au changement et à l’évolution de leur métier et pourtant toutes les inventions sont créatrices de nouveaux emplois auxquels l’humanité s’est toujours adaptée souvent avec de bénéfices conséquents en termes de pénibilité physique et de durée du temps de travail.
Il y a toujours des gens qui refusent le progrès, comme cet agrégé d’anglais qui refuse d’utiliser le mail, mais a contrario cette dame de 75 ans qui n’a jamais eu d’ordinateur et qui, en six mois, se met à niveau en informatique et pianote gaiement sur les réseaux sociaux pour le grand bonheur de ses petits enfants.
Alors quel sera l’avenir de l’IA ? Est-il possible de s’en passer ? Certainement pas, car ses bénéfices sont nombreux. De la capacité à être plus performants que les médecins pour
délivrer un diagnostic, analyser un scanner ou pratiquer des opérations très délicates. Qui pourrait refuser de meilleures performances médicales ? Les accidents de la route seront réduits avec la mise en service de voiture équipée de l’IA qui pourra prévenir toutes les erreurs de conduite dangereuses. Dans le droit, les avocats pourront bénéficier d’outils performants pour rechercher l’article de loi adapté, évitant ainsi une fastidieuse recherche
et permettant de constituer un dossier sans risque d’erreurs. Dans le domaine de l’image, on pourra créer entièrement des photographies et des vidéos sans partir de la réalité en utilisant des logiciels tels que Mindjourney ou Runway.

Un monde toujours plus virtuel

Beaucoup de grosses entreprises utilisent déjà l’IA. Elle permet de réaliser des tâches fastidieuses ou des recherches qui doivent analyser un nombre colossal de données. L’efficacité de ces outils permet de mieux satisfaire les besoins des clients et de leur proposer des produits adaptés. Le risque d’erreur est réduit, la productivité en est accrue.
Mais cette vision positive a un revers : Si nous reprenons l’exemple de la vidéo ou de la photo, il y a toujours eu des trucages (la Russie d’autrefois en était une grande spécialiste pour faire disparaitre des photos officielles les hommes politiques en disgrâce) mais les moyens étaient limités. Avec l’IA, on pourra recréer entièrement de scènes qui n’ont jamais existé sans qu’il soit possible de repérer la supercherie. Des personnes mal intentionnées pourraient en profiter pour diffuser des fake news.
Il y aura sans doute bientôt, comme on le fait pour les couvertures de magazines avec des mentions « photo retouchée » d’autres mentions sur des photos ou des vidéos « images entièrement virtuelles » pour les distinguer des photos ou des vidéos créées à partir du monde réel. Car le débat sera là : distinguer le réel du virtuel ! ce qui amène à s’interroger sur l’évolution possible de l’IA brillamment illustrée par Stanley Kubrick en 1968 dans le film « 2001, l’odyssée de l’espace » ce moment où la machine devient consciente et éprouve des sentiments destructeurs à l’égard de l’homme. Pour l’instant, cette évolution ultime fait débat chez les scientifiques. Et si le film de Kubrick était prémonitoire ? L’homme devra-t-il créer des protections par rapport à l’IA pour préserver son intégrité ?
Le temps est sans doute venu de se poser la question et de commencer à élaborer quelques réponses ?

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