De l’invention de la photo à la vidéo : 2 siècles d’aventures !

De l’invention de la photo à la vidéo : 2 siècles d’aventures !

La camera obscura

La photo a été inventée, il y a deux siècles. Auparavant, quand on voulait un portrait, c’était le travail des peintres. Ces peintres utilisaient souvent la « camera obscura » (chambre noire) dont le principe est connu depuis Aristote qui avait observé, (à l’instar des Chinois), que lorsque la lumière passait à travers une petite ouverture, elle pouvait créer une image inversée sur une surface plane fortement éclairée. Cette découverte sera utilisée progressivement par les peintres et notamment Léonard de Vinci. Le procédé sera ensuite perfectionné en lui ajoutant une lentille pour avoir une image plus nette et même des miroirs pour redresser l’image afin reproduire plus facilement l’image obtenue sur différents supports.

L’invention de la photographie

Les alchimistes du Moyen Âge savaient déjà que le chlorure d’argent était sensible à la lumière et qu’il pouvait produire une image, mais on ne savait pas comment la fixer. Il faut attendre le début du XXe siècle et les recherches de Nicéphore Niépce qui, en utilisant, le bitume de Judée, le nitrate d’argent et l’hyposulfite de sodium, parvient à créer en 1826 une image de sa propriété qui a nécessité plusieurs jours d’exposition. En fait, cette première technique relève d’héliographie, le bitume de Judée étant déposé sur une plaque d’étain.
En 1829, Niépce associe Louis Daguerre à ses recherches.
En 1832, ils améliorent le procédé : il n’y a plus besoin que d’une journée d’exposition.
Après la mort de Niépce en 1933, Daguerre poursuit les recherches et il présente en 1938
le daguerréotype qui utilise une plaque recouverte d’iodure d’argent qui crée une image latente qui sera ensuite développée. Cette nouvelle technique réduit le temps d’exposition à quelques dizaines de minutes et connaît un engouement exceptionnel.
Tout le monde veut son daguerréotype.
Cette invention pousse l’Anglais William Henry Fox Talbot à développer un nouveau procédé et en 1841, il dépose un brevet pour son calotype, véritable négatif/positif qui permet de reproduire les images.
Si Talbot produit des images inférieures en qualité au daguerréotype, en revanche comme il permet la reproduction, il va rapidement prendre le pas sur l’invention de Daguerre, car il inaugure l’avenir de la photo moderne. Nadar va d’ailleurs en faire une utilisation commerciale en faisant le portrait de nombreuses personnalités et en 1858, il fait même la première photo aérienne de Paris à partir d’une montgolfière.
À l’époque, les photos étaient prises à partir de plaques de verre lourdes et fragiles et, c’est Eastman qui, en 1884, invente le film en celluloïd souple qui permet de stocker plusieurs images sur un même film. La diminution de la taille des appareils permettra à Eastman de créer un appareil (Kodak) qui contenait une centaine d’images. Quand le film était exposé, l’appareil était renvoyé à Rochester aux États-Unis où le film négatif était développé, les tirages effectués et le tout était renvoyé à l’utilisateur
La photographie prend alors un véritable essor et l’engouement de la population tout entière devient évident. Un concours de photographies est même organisé à l’exposition universelle de 1900.
Le début du 20ᵉ siècle sera aussi marqué par l’invention de la photographie en couleur par les frères Lumière, mais il faut attendre 1935 et l’apparition de l’Agfacolor et du Kodachrome pour que la couleur prenne vraiment son envol.
Les frères Lumière ayant pour leur part créé en 1895 une machine qui permet d’enregistrer et de projeter des images animées. Même si Edison est le véritable premier inventeur du cinéma, dès 1891, avec son Kinétographe pour filmer et son Kinétoscope pour projeter les films. Le cinéma était né, mais il n’était visible que pour un seul spectateur. Le génie des frères Lumière est de perfectionner le procédé et de créer le Cinématographe pour que les films puissent être projetés sur grand écran devant un grand nombre de spectateurs. Leurs appareils vont être utilisés pendant de nombreuses années et il faudra attendre les années 20 pour que des caméras américaines plus modernes plus modernes les supplantent. L’invention du cinéma parlant, en 1927, inaugure une nouvelle ère et ‘’L’industrie du cinéma’’ prend alors toute son ampleur.
Apanage des professionnels, le cinéma mettra beaucoup plus de temps à se démocratiser que la photographie. Les professionnels utilisent surtout le format 35 mm. Et si l’invention du 8 mm, du 9,5 mm et même du 16 mm dans les années 20 permettent de faire des caméras plus petites accessibles aux amateurs, cela concerne surtout une population aisée. Il faut attendre 1965 et l’invention du super 8 mm plus facile d’utilisation qui permet d’enregistrer simultanément l’image sur un film et le son sur une piste magnétique.
Ensuite, dans les années 70, on invente les premières caméras qui enregistrent l’image et le son sur une bande magnétique qu’on peut lire dans un lecteur. Il n’y a plus de pellicule à développer. On parle alors de vidéo. Le cinéma, quant à lui, utilisant toujours la pellicule.
Au début, les caméras vidéo à cassette étaient surtout utilisées par les professionnels de la télévision. Il faut attendre 1985 pour voir apparaître des petites caméras dites ‘’caméscopes’’ qui permettent de filmer et de lire la vidéo avec le même appareil.
En 1990, l’apparition des caméras numériques permet à la vidéo de franchir un nouveau pas que les téléphones mobiles puis les réseaux sociaux dans les années 2000 accélèrent encore plus. La vidéo devient accessible à tous, elle est partout dans la vie privée, mais aussi dans la sphère professionnelle. Pourtant, est-ce toujours un outil de communication pertinent ?
Si la vidéo est devenue très utile pour l’enseignement, la publicité, les réseaux sociaux, elle est omniprésente et à tendance à occulter d’autres moyens d’expression plus traditionnels. C’est bien connu, une image vaut mille mots, mais encore faut-il bien les choisir et parfois, il faut éviter les simplifications excessives. La vidéo permet de communiquer de façon percutante et elle est idéale pour se présenter rapidement, mettre un produit en valeur ou montrer une action, le fonctionnement technique d’un outil ou d’une procédure, mais elle ne saurait se substituer à une réflexion approfondie lorsque l’objet de cette réflexion est ambigu ou incertain. Dans ce cas, la confrontation des idées et le débat intellectuel est essentiel.
Les qualités de la vidéo ont aussi ses défauts. Elle est efficace, directe, percutante, mais elle peut être simpliste et son utilisation abusive sur les réseaux sociaux peut souvent créer de la désinformation. L’IA avec des logiciels comme Runway va permettre de créer virtuellement des images d’une telle ressemblance avec la réalité qu’on ne saura plus ce qui est artificiel dans une vidéo et ce qui ne l’est pas. Or, si la vidéo est un outil pour communiquer, ce n’est pas le seul et les relations entre les hommes ont besoin d’utiliser le langage, la communication verbale ou non verbale. Parler à ses semblables, les rencontrer physiquement, les convaincre, les instruire, les séduire sera toujours la plus belle des relations humaines.

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